Influenceurs : quelle part d’intégrité ?
Rédaction : Cilou de Bruyn
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Pour commencer, nous, les humains vivons dans une double réalité. D’une part, celle, intangible, de la nature qui nous entoure – les arbres, les océans et les animaux bien réels. Et d’autre part, les réalités fictives que nous nous sommes inventées – les dieux, les frontières, les appartenances.
Tout n’est que fiction
Des histoires que nous nous racontons, des mythes sur lesquels nous avons construit collectivement notre système social, politique, économique. Toutes les grandes réalisations humaines, de la construction des pyramides à la conquête de la Lune, sont nées de coopérations à grande échelle et s’enracinent dans des histoires, des mythologies : Dieu et le paradis, l’argent, la nation ou la justice…
Or, rien de tout cela n’a d’existence objective. Il est cependant prouvé scientifiquement que les bonnes histoires libèrent de l’ocytocine, l’hormone de la connexion. Elle ouvre nos esprits, nous rend plus réceptifs aux nouvelles idées et augmente notre capacité à travailler ensemble.
Homo Sapiens consomme
D’après Harari, le mythe du « consumérisme », selon lequel il suffit d’acheter quelque chose pour résoudre ses problèmes, est sans doute l’un des plus puissants qu’Homo sapiens ait jamais inventé. Cela peut être une nouvelle voiture, un cours de yoga, une place de cinéma, mais c’est toujours quelque chose que vous consommez. Acheter devient même une activité politique : on boycotte tel produit, venu de tel endroit, fabriqué par telle société. En somme, on manifeste par là sa position citoyenne. Le mythe du consumérisme transcende toutes les frontières. Peu importe que vous soyez chrétien, juif, musulman ou hindou, que vous viviez en France, en Israël ou en Chine.
Du reste, force est de constater que le besoin d’histoires n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. En témoignent le succès de Netflix, les réseaux sociaux et le besoin de commenter des internautes, la remise en cause de la presse « Main Stream » et l’affluence des « Fake News ». Dérèglement climatique, échec de la mondialisation, crise sanitaire, économique et sociale marquent notre société. Face à ces changements, nous avons plus que jamais besoin de retrouver du sens, faire appel à des valeurs. À l’instar de la publicité et des agences web, souvent précurseures, qui l’ont bien compris. Elles communiquent de plus en plus à travers le storytelling en brandissant l’éthique de son client plutôt que le dernier prix barré.
Influencer ou séduire ?
La communication se veut plus informative et l’on fait donc appel aux influenceurs. Selon Wikipédia, « un influenceur est une personne qui, par son statut, sa position ou son exposition médiatique, est capable d’être un relais d’opinion influençant les habitudes de consommation dans un but marketing et commercial ».
Il est intéressant de se pencher sur les synonymes : influer, entraîner, endoctriner, agir sur, convaincre, séduire, inciter, peser sur, agir sur, pousser, persuader, prévenir, embobiner, catéchiser, circonvenir, compénétrer, suggestionner.
Le processus d’influence est la capacité d’obtenir que les autres fassent ce que vous voulez ou coopèrent à vos objectifs sans utiliser de sanction ou de promesse. Le charisme d’un leader qui nous incite à le suivre est un phénomène d’influence.
Influenceurs, une histoire de réseaux
Les influenceurs disposent d’un large réseau en ligne. Via des photos, des vidéos et des messages qu’ils postent sur Instagram, Facebook, TikTok, YouTube, etc. Ils sont susceptibles d’influencer les achats et les actes de leur communauté. Ce sont des créateurs de contenu multimédia, parfois des célébrités, qui se mettent en scène pour promouvoir des produits. L’influenceur acteur de sa propre histoire se met en scène. Il décrit, écrit et partage son quotidien avec sa communauté via différents supports.
À ce propos, l’écrivain Christian Salmon estime qu’être soi ne suffit plus. Il faut devenir sa propre histoire. Et puisque leur crédibilité est liée à la taille de leur communauté, certains n’hésitent pas acheter des faux like !
De plus en plus de petites et grandes entreprises font appel à ces fans du digital, nouveaux ambassadeurs de marques. Si le marketing d’influence tend à remplacer la publicité traditionnelle, les partenariat récurrents et rentables se construisent encore pas à pas. Les marques cherchent créativité et contenu, les influenceurs inventent un nouveau métier. Pour se professionnaliser les marques doivent engager l’influenceur dès le départ dans le processus de création.
D’ailleurs, le Centre de la Communication (anciennement Conseil de la Publicité) considère qu’il y a marketing d’influence lorsque l’influenceur reçoit une contrepartie financière, ou en nature. Et, que l’annonceur a le contrôle sur la communication. Les influenceurs sont censés mentionner toute communication commerciale dans leurs contenus avec des hashtags et des mots clairs comme publicité, annonce, sponsoring, promotion.
Dans ce cadre, le compte d’un influenceur peut se monnayer comme un espace publicitaire XXL qu’il peut optimiser en adhérant au programme de la régie publicitaire de Google.
Dans une interview pour la RTBF en 2019, deux influenceuses de Bruxelles ou Liège ont révélé ce qu’elles demandent par publication. Pour la nano-influenceuse Estelle Raquez, c’est entre 60 et 80 euros par post Instagram », tandis que la macro influenceuse Jenna Minnie facture « entre 500 et 2000 euros, selon le type de contenu ». En toute logique, plus on a de followers, plus les prix s’envolent – misant aussi sur la viralité et le partage des posts.
D’après l’enquête de la Belgian Association of Marketing et Isobar révèle qu’en 2018, 71,7% des Belges de moins de 26 ans suivaient des influenceurs sur les réseaux sociaux et 25% des followers achetaient un produit découvert grâce à un influenceur. D’après une enquête menée par Isobar, Profacts et la Belgian Association of Marketing, 71,7% des Belges de moins de 26 ans suivaient déjà des influenceurs sur les réseaux sociaux en 2018.
Et la parité des influenceurs dans tout ça ?
Au royaume de l’influence, alors que 75 % sont des femmes, les hommes gagnent en moyenne 30 % de plus. Ce serait la loi de l’offre et de la demande.. et le fait que les hommes sévissent dans des secteurs plus généreux, comme la technologie ou l’automobile. Mais si la rémunération moyenne des partenariats progresse chaque année, 66 % des influenceurs refusent les deals payants si le produit ou l’entreprise ne collent pas avec leurs valeurs. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est faire passer un message éthique auprès de leur communauté. Plus précisément communiquer leur passion, sans autre attente que le partage.
Il reste que certains influenceurs sont les premiers propagateurs de « Fake News » avérés et d’informations trompeuses. La crise du Covid-19 en a été un révélateur. Ils ne sont pas experts et peuvent se tromper. Mais l’ivresse du déluge de likes et le besoin de reconnaissance poussent parfois l’influenceur à déborder de son sujet, avec les risques que cela comporte.
Développons la pensée critique pour chacun en nous efforçant de créer des réflexes de vérification de l’information. Apprendre à penser soi-même…
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