Qu’est-ce que la communication inclusive ; pourquoi et comment ?

Qu'est-ce que la communication inclusive ; pourquoi et comment l'adopter ?

Rédaction : Anita Van Belle

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Avez-vous déjà pensé à adopter une communication inclusive ou non sexiste ? La lutte contre les stéréotypes de genre dépasse la grammaire pour s’inscrire dans votre démarche RSE. Il existe de réels avantages à visibiliser les femmes dans votre organisation et de nombreux moyens de le faire. Voici quelques conseils de notre agence web & graphique préféré, Deligraph.

Qu’est-ce que la communication inclusive ?

Adopter une communication inclusive, c’est « diversifier les représentations des femmes et des hommes pour ne pas les enfermer dans des rôles de sexe stéréotypés et assurer la diversité réelle des représentations. » (1)
A contrario, c’est refuser de perpétuer les préjugés. 

Avez-vous déjà analysé votre communication de ce point de vue ? Trois critères sont  pertinents :

1. L’image de votre institution affiche-t-elle un déséquilibre entre le nombre d’hommes et de femmes représentées ?

2. Les femmes restent-elles enfermées dans certains rôles ?

3. Au sein de votre administration, les statuts et les fonctions paraissent hiérarchisés en fonction du sexe et au détriment des femmes ?

Alors, même si c’est certainement inconscient, vous pratiquez encore une communication sexiste, qui renforce l’invisibilité des femmes dans le monde du travail. 

Qu’est-ce que cela dit de vous ? Tout d’abord, que vous ne travaillez pas dans une grande administration publique : celles-ci promeuvent activement, guides à l’appui (2), la communication inclusive. Alors, pourquoi pas vous ? Voici l’opportunité de dynamisez votre communication tout en l’accordant aux dernières tendances sociétales. Accompagner ce qui émerge et soutenir l’égalité femme-homme n’est pas seulement juste, cela se révèle porteur.

Pourquoi adopter une communication inclusive ?

Il y a de nombreux avantages à adopter une communication inclusive. En voici quelques-uns :

  • vous positionner comme une institution qui assume sa responsabilité sociétale et se mobilise pour l’égalité ;
  • parler aux femmes aussi bien qu’aux hommes (augmenter la portée de vos messages, féminiser vos effectifs autant que votre public) ;
  • rajeunir votre audience ;
  • faire évoluer les mentalités ;
  • dynamiser et renouveler votre communication.

En adoptant une communication inclusive, vous entrez dans le cercle de ceux qui désirent que chaque personne soit considérée de manière égale et en agissant de la sorte, vous participez au respect de la diversité.

Comment mettre en œuvre une communication inclusive ?

Pour promouvoir le principe d’équité, la communication inclusive mobilise l’ensemble de vos supports de communication : rédactionnel, images, événementiel. Concernant la rédaction, l’écriture inclusive propose certaines attentions qui permettent que « le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. » Vous vous adressez à un public ? Là aussi, certaines indications sont utiles. Mais il y a un domaine auquel Deligraph, en tant qu’agence web & graphique, est particulièrement sensible, et c’est la communication visuelle.

Communication visuelle 

Souvenons-nous de Google féminisant une douzaine d’émojis professionnels en… 2016. Et n’embrayons pas sur ces marques qui demandent aux blogueuses d’utiliser des couleurs particulières d’émojis selon le public auquel elles s’adressent. Car oui, il s’agit AUSSI de cela. Les stéréotypes dans l’image, s’ils ne sont pas réduits aux couleurs rose et bleue, y succombent souvent.

Lorsque vous communiquez par l’image, voici quelques points d’attention :

  • les couleurs et leur « code » ;
  • l’activité exercée par la personne présente sur l’image ;
  • le type de vêtements qu’elle porte ;
  • l’attitude des personnages ;
  • leur place dans l’image ;
  • l’environnement dans lequel elles figurent ;
  • les interactions entre les personnes. (1)

Communication événementielle

Organisation d’un événement

Veiller à un équilibre entre le nombre de femmes et d’hommes lors de vos événements est un premier (grand) pas. Il s’agit de partager équitablement l’espace et le temps. 

L’espace : balayez la scène et le public du regard, puis… comptez ! « Déjà beaucoup plus de femmes », ce n’est pas encore autant de femmes que d’hommes ! Et puis, résistez aux stéréotypes. Lancez des invitations qui vont à l’encontre des idées reçues. 

Ensuite, pensez au temps. Avez-vous réussi à composer un panel égalitaire ? Cela ne garantit pas que le temps de parole sera équivalent. Même si le mansplaining se réduit, les hommes ont encore tendance à parler davantage que les femmes lors de leurs interventions publiques. Votre modératrice ou modérateur y veillera, autant qu’à ne pas réserver à ces dernières les questions sur la vie de famille.

Combien d’entre nous ont (très) régulièrement entendu cette remarque : « mais il n’y a pas de femme pour parler de ça ! » Le site expertes.eu vous fournit de très nombreuses références pour balayer cette affirmation. Soyons justes : pour celles et ceux d’entre nous qui sont attentif·ves à ce point depuis longtemps, cette déclaration ne résiste jamais à plus de trois appels ou mails. Loin d’un manque, la surprise sera plutôt au niveau de l’étendue du choix.

Prise de parole

Vous allez prendre la parole ? Quelques recommandations utiles :

  • éliminez toutes expressions sexistes (« bon père de famille ») ;
  • mettez au féminin les noms de métiers, titres et fonctions ou grades (3) ; 
  • utilisez le féminin et le masculin dans les messages pour toutes et tous ;
  • privilégiez l’ordre alphabétique lors d’une énumération ;
  • présentez intégralement l’identité des femmes et des hommes, avec prénom et nom. 

Communication rédactionnelle

L’écriture inclusive, un marqueur de la volonté d’égalité

Notre langue devrait refléter le monde. Mais elle est politique et parfois en retard sur l’évolution de la société. « Le masculin l’emporte », ce principe édicté par le grammairien Nicolas Beauzée et daté (du 18e siècle) est déjà remis en question au Canada où l’accord de proximité se fait aujourd’hui avec le nom le plus proche, comme c’était le cas avant que la règle entre en vigueur. « Les hommes et les femmes sont belles. »

L’écriture inclusive, qui se définit par « l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité entre les femmes et les hommes » (2) est née de ce constat. Elle vise à rapprocher notre langage du réel et à remédier à l’effacement des femmes par la langue française. 

Sa pratique se répand et vise à restituer toute la richesse de notre vocabulaire (il n’est pas nécessaire de « féminiser » la langue française, tout s’y trouve déjà, il suffit de retrouver les mots tombés hors d’usage).

Adopter l’écriture inclusive dans votre communication, c’est marquer votre volonté de vous positionner sur les enjeux de l’égalité entre femmes et hommes.

La pratique de l’écriture inclusive

La pratique de l’écriture inclusive reprend les grands principes d’égalité cités dans la rubrique « prise de parole » et la complète par une série d’attentions (et de signes) qui vous permettent de l’utiliser souplement en toutes circonstances.

Nous vous recommandons (et nous ne sommes pas les seuls 😉 ):

  • le recours à l’impératif ou à des tournures impersonnelles – qui permettent d’éviter l’emploi du masculin ou du féminin ;
  • l’utilisation de mots épicènes (dont la forme ne varie pas entre le féminin et le masculin, comme « élève » ou « fonctionnaire »), de mots englobants (une personne, un parent) ou de termes génériques (les employés > le personnel, le rédacteur, la rédactrice > la rédaction) ;
  • l’emploi du pluriel (les femmes, personnalités réelles, plutôt que la femme, personnalité fantasmée),
  • l’utilisation de formules non marquées : vous, on…

L’écriture inclusive inclut aussi le recours au point médian, disponible en raccourci clavier sur votre ordinateur. Le point s’utilise comme suit : racine du mot + suffixe masculin + point médian + suffixe féminin.

  • Sur PC : Alt + successivement sur les touches 0, 1, 8, 3 puis relâcher Alt
  • Sur Mac : alt (option) + maj (shift) + F

S’inscrire dans une démarche RSE

Adopter une communication inclusive telle que décrite ci-dessus s’inscrit dans une démarche plus vaste de RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise). Aller au-delà des obligations règlementaires, innover et montrer l’exemple en matière d’inclusion s’avère positif pour une organisation : la démarche fidélise son personnel, favorise l’implication, et s’avère une raison prédominante de choix pour la génération Y.

L’adoption d’une communication inclusive nécessite la formation de vos équipes et la diffusion d’une information claire sur les prescrits. Cependant, les avantages de la démarche sont nombreux. Alors n’hésitez pas, lancez-vous, épicéniser, ce n’est pas sorcier !

Pour créer ou rendre votre communication inclusive : création de site internet, création graphique, copywriting, infographies, production vidéo, … Nous partageons les pratiques et les conseils de notre agence web & graphique active Bruxelles, en Wallonie et ailleurs.

Welcome @ Deligraph, a prospective and inclusive spot close to you.


Sources

(1) Pour une communication publique sans stéréotype de sexe, Guide pratique, HCE, La documentation française, 2016.

(2) Usage d’un langage neutre du point de vue du genre au Parlement européen, Parlement européen, 2018.

(3) Mettre au féminin – Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, Collection Guide, Fédération Wallonie-Bruxelles Culture, 2014.